Témoignage d'un pasteur touché par le Covid 19

Forts dans la tempête

Témoignage de Christian BLANC, président du CNEF, le 5 juin 2020.

... Allongé pendant les longues heures du jour et de la nuit, confiné dans une chambre et dépendant totalement du personnel médical, j’ai touché du doigt notre vulnérabilité et la fragilité humaine. Adieu les présomptions, les slogans, les fioritures de la communication, les déclarations démonstratives voire audacieuses, je n’avais qu’une solution, abandonner mon sort à la souveraineté bienveillante du Seigneur et attendre… attendre en silence qu’il veuille bien me secourir.

Ces versets que j’avais si souvent cité pour encourager mes frères et mes sœurs, sur lesquels j’avais si souvent prêché, me revenaient à l’esprit et s’imposaient à mes réflexions : « Votre seule force, c’est de rester tranquille et de mettre votre confiance en moi » (Esaïe30.15). Je me rappelais aussi l’exemple courageux et confiant de Paul lors de son voyage vers Rome en pleine tempête, à la fin des Actes des Apôtres…

Les textes que j’ai médité longuement sont les versets du livre des Lamentations de Jérémie qui au milieu même de la détresse extrême à cause de la chute de Jérusalem, retrouve le courage et l’espoir on se rappelant les compassions toujours présentes, la bonté infinie et généreuse et la fidélité infaillible de Dieu. Je connaissais ces versets par cœur, je les avais cités des centaines de fois mais en l’occurrence, sur mon lit d’hôpital, ces mots s’incarnaient dans ma vie. C’était comme si je touchais du doigt la compassion, la bonté et la fidélité divines. Ce n’était plus des points de doctrines, des réalités intellectuelles et spirituelles, mais c’était des vérités qui prenaient corps en moi. Dieu, mon Père était là avec moi en réanimation comme il était avec Joseph en prison, j’étais convaincu que je pouvais compter sur son amour et sa souveraineté.

Cette confiance dans le Père céleste m’a permis de rester tranquille au milieu de la tempête et d’attendre calmement les jours meilleurs.

J’ai pris davantage conscience qu’en pareilles circonstances, lorsque tout s’évanouit autour de nous, il ne nous reste que l’essentiel, c’est-à-dire Dieu, sa présence promise, et les promesses de sa Parole.

Je me suis dit que la formation biblique solide, la connaissance approfondie de la vérité étaient les fondements que tout chrétien devait acquérir pour traverser les tempêtes de la vie. Jésus a lui-même signalé dans la parabole des deux maisons que les crises révèlent une chose : la qualité des fondations. Il me paraît important que les prédicateurs soient plus que des animateurs mais des hérauts et des enseignants de la vérité pour équiper l’Église de Christ de la fin des temps appelée à traverser de nombreuses catastrophes.

Le monde passera, mais la parole de Dieu demeure. Cette Parole est une force extraordinaire quand nous n’avons plus la présence des frères et des sœurs, que nous n’entendons plus les chants et les prières, et que la communauté n’est qu’un souvenir. C’est un roc sur lequel s’appuie l’espérance chrétienne...

Vous pouvez retrouver la totalité du témoignage paru le 12 juin 2020 sur le site du CNEF.

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